Un été à "La Folie", des activités pour tous

Médiation culturelle Micro-Folie

Dictée

"Haute comme trois pommes, j’ai gambadé dans la nature, couru sur les chemins et fait les quatre cents coups… comme ce jour-là où ma douce mère s’affola de ne point me voir revenir à l’heure. Il avait plu et les nuages se reflétaient dans les flaques. Mes bottines de caoutchouc me protégeaient de l’eau et c’est avec délice que je pataugeais et sautais à pieds joints dans ces miroirs fascinants. Soudain, je m’aperçus que le trou par-dessus lequel je bondissais bravement tous les jours – un vrai grand beau trou, large et profond, avait disparu : il était devenu un lac, à ma taille, cela va sans dire ! Quelle aubaine ! Je jetai là mon cartable et m’accroupis : quelque chose bougeait dans ce lac ! Mon esprit insouciant et débordant d’imagination y reconnut sans peine ce monstre du Loch Ness dont j’avais lu l’histoire la veille. Je m’allongeai. La boue me faisait un doux matelas et fleurait bon le printemps. Mes doigts, mes mains, mes bras tout entiers s’enfoncèrent dans l’eau grise que je malaxais à souhait. Bientôt mes copains me rejoignirent et firent cercle autour du trou : courageux, mais pas téméraires, ils m’incitaient à ramener la bête, si bête il y avait, car ils en doutaient fort et me raillaient… Alors d’un coup, vive comme un éclair, j’attrapai et brandis sous leurs nez un orvet moiré et ondulant en riant, la victoire au front et les yeux pétillants. Tous s’égaillèrent en criant au serpent. Et moi je reçus ce soir-là une fessée mémorable pour être rentrée en retard et maculée comme un poilu. Mais ce qu’il était beau cet orvet, il valait bien la volée !"

La playlist de l'Astrolabe

Écoutez la playlist concoctée par l'Astrolabe, sur thème de l'enfance :

• Kim Wilde - Kids in America
• Alain Souchon - J'ai 10 ans
• Prince Ali
• Alain Souchon - J'étais pas là
• Nanan - Sur mon visage
• Colette Magny - Melocoton

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Dictée

La dictée, une fois encore, est rédigée par Véro, notre fidèle partenaire.

Je t’aime, tu m’aimais, on s’aimera, nous nous aimâmes, vous vous seriez aimés … Qu’il est doux ce verbe à entendre, et comme on aime l’utiliser ! Il a traversé les époques et embelli les contrées. C’est un virus qu’on voudrait tous attraper. Il y a eu Antoine et Cléopâtre, Roméo et Juliette, la Pompadour et Louis XV, Joséphine et Napoléon, Rodin et Claudel, Marcel Cerdan et Edith Piaf, Aragon et Elsa. Et puis il y a vous et moi, monsieur et madame Tout-le-monde qui l’éprouvent et le goûtent ou bien le rêvent et l’espèrent. «  M’aimerais-tu si je n’étais pas moi ?  » se demandent les amoureux. «  Aime-moi !  » ordonne impose l’ignorant. On l’écrit, on le fredonne, on l’esquisse, on le sculpte, on le danse et on le met en scène et en saynètes. Il vibre, il nous grise et nous rend fous. L’amour est rare et court les rues, il tue et il fait vivre, il crée l’enfer et le paradis, il amuse et il torture, il attaque les petits et les grands, mais tous on aime l’amour car il est plein de promesses de liberté, de rires, de bonheur. Néanmoins gare ! il n’arrive pas quand on l’appelle : c’est lui qui s’invite, et si l’on n’est pas prêt, il rebrousse chemin comme un angelot coquin et espiègle en disant : «  Adieu ! il faut être sage pour me mériter, grandis un peu, et je reviendrai peut-être !  »

La playlist de l'Astrolabe

Écoutez la playlist concoctée par l'Astrolabe, sur thème de l'amour :

• Alain Souchon - L'amour à la machine
• Johnny Hallyday - Que je t'aime
• Keziah Jones - Rhythm is love
• Nina Simane - My baby just cares for me...

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Dictée

« Aujourd’hui elle a voyagé dans sa tête…

- Dans sa tête ? Mais comment est-ce possible ? Ce sont les corps qui voyagent : en voiture, en bicyclette, en train, en avion, à pied, à cheval ! Ils visitent des villes, des pays, des monuments, ils se pâment devant les chefs-d’œuvre et s’extasient sur les monuments. Comment a-t-elle fait pour voyager dans sa tête ?

- Mais elle a lu bien sûr ! Elle a fait le tour du monde en quatre-vingts jours dans une montgolfière. Puis elle a embarqué dans un sous-marin avec le capitaine Némo et les beautés qu’elle a vues dans les abysses resteront gravées à jamais dans sa mémoire. Elle a accompagné d’Artagnan dans sa dangereuse mission en Angleterre pour récupérer le collier de la reine. Son cœur a vibré pour Lygie dans les arènes du Colisée. Elle a aussi eu faim avec Rémi en traversant la France et leurs larmes l’ont épuisée.

- Tu exagères ! Quand je lis, je ne bouge pas, les mots m’ennuient. Il y a trop de pages, je ne me rappelle jamais où j’en suis, je dois toujours recommencer… D’ailleurs je ne sais même pas qui sont ces gens dont tu parles ! Explique-toi !

-Imagine-les, et tu les verras, tu seras eux, et tu voyageras ! »

Dictée écrite par Véronique.

La playlist de l'Astrolabe

Écoutez la playlist concoctée par l'Astrolabe, sur thème du voyage :

• Bernard Lavilliers - On the road again
• Charles Aznavour - Emmenez-moi
• Etienne Daho - Week-end à Rome
• Laurent Voulzy - Belle-île-en-mer Marie-Galante...

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Dictée

«  Dis, pourquoi la Terre tourne-t-elle ?  » Le savant se gratta le carafon. Sa chevelure ébouriffée lui donnait un air de fou et ses yeux pers interrogeaient l’univers.

« La Terre tourne parce qu’elle n’est pas carrée.

- Ah oui, certes, comment n’y avais-je point pensé seule ? »

La petite fille, béate, entortillait son doigt tout autour de sa natte acajou. Enjouée et espiègle, elle 6avança dans ses cogitations…

« Et pourquoi le ciel est-il bleu ?

- Parce que s’il était rose, il pleuvrait des pétales !

- J’entends. Si c’est toi qui le dis… Et qui a inventé la science ?

- D’anciens enfants devenus grands, aussi fureteurs que toi !

Par Véro.

Dictée

L’humain a du génie et le talent surprend parfois là où nul ne l’attend. Mais qui est apte à reconnaître l’artiste ? Ma grand-mère, qui, durant vingt-deux ans, a patiemment décoré ses murs de mille fleurs roses et orange, est-elle une artiste ? Qu’en penses-tu, toi qui écris ces lignes sous l’aimable dictée de XX ? Son dessein est de peindre ainsi toute la façade de sa maison : sous la glycine au tronc centenaire, les guirlandes de fleurs qu’elle a imaginées sembleront plus vraies que nature. Son trait est sûr, sa technique authentique… Mais voilà : ce n’est qu’une grand-mère avec «  un sacré coup de patte  » : tant que seuls les gens de sa rue admireront son œuvre, elle ne sera qu’une originale moquée pour son extravagance. Et mon voisin qui enchante tout l’immeuble de ses vocalises de ténor lyrique en prenant sa douche tous les dimanches matin, n’est-il pas un artiste ? Malheureusement il n’est présentement que le jardinier du sixième, celui qui a «  une bien belle voix ma foi  » … Alors devons-nous penser que l’art n’existe pas sans un nom qui est un second baptême, un adoubement ? Qui le qualifiera enfin d’artiste ? Auprès de qui devra-t-il faire ses preuves ? Gageons que là encore, le nerf de la guerre, c’est l’argent, le blé, les radis, les pépètes, les ronds, les patates… les sous… Quelqu’un a-t-il une autre idée ?

Écrite par Véro

Dictée

Écoute le chant de la nature ! Les oiseaux gazouillent, pépient, babillent, roucoulent, coucoulent, hululent (ou : ululent), trompettent ; les arbres bruissent, murmurent, frémissent, frissonnent, froufroutent ... Le vent soupire, gémit, pleure, se lamente, chuinte. La terre craque, gronde, se soulève, s’embrase. L’eau clapote, bouillonne, glougloute, goutte, ondule, gargouille. Et les couleurs, regarde les nuances de la nature : le ciel est-il bleu, azur, gris, blanc, noir les soirs d’orage ? La mer bleu marine ou vert émeraude caresse le sable doré des landes côtières. Les odeurs que tu as senties hier dans la forêt ont accompagné ta balade : celle de la mousse, mêlée à celles de l’humus et de la terre moite, t’offrent de respirer un air que tu ne connais pas, mais qui est pourtant tien : ouvre ton cœur et ton esprit à ces offrandes de Dame Nature, inspire, respire, car Gaïa (ou : Gaya), c’est la déesse mère. Honore-la pour la vie qu’elle t’a donnée.

Dictée

On dit «  faire la paix  », comme «  faire un gâteau  » : mais alors, celle-ci est-elle entre nos mains, en notre pouvoir ! Que ceux qui ont déjà œuvré pour la paix lèvent le doigt ! « Moi, dit Toto, la paix en classe : j’ai pardonné la maîtresse pour les deux zéros qu’elle m’avait donnés !

- Non mais la paix, c’est grand vois-tu, tellement grand qu’il n’y en a qu’une ...

- Quand on est grand, c’est grand et solennel, et quand on est petit, c’est petit ... mais pas moins important.

Donc j’ai fait la paix avec ma maîtresse d’école. Elle est tellement jolie ! On doit faire la paix avec la beauté. »

Il y a fort longtemps, la colombe a commencé à chercher les ingrédients de la paix : elle a parcouru les mers et les continents, observé les animaux et les plantes, s’est entretenue avec les sages et les fous. Elle a récolté la justice, le respect, la noblesse de cœur, l’empathie. Elle a recueilli les sourires sincères, les regards bienveillants, les voix chaudes et enthousiastes. A-t-elle collecté aussi le beau ? Oui : le beau et le laid, autant que le sagace et l’insensé. En fait, elle voulait à tout prix hisser l’étendard de la paix ! Quel oiseau serein et héroïque dans sa quête, car elle plane encore et encore, toujours audacieuse et confiante, arborant son pauvre rameau d’olivier comme un trophée !

Dictée

" Douce France, cher pays de mon enfance... ", " Une chanson douce, que me chantait ma maman... ", " Maman douceur... ", on a tous en tête une mélodie qui nous berce avec quiétude dans ce monde frénétique et fiévreux, effréné et même souvent excessif. La douceur, c’est avant tout la maman, ma maman, Maman. Elle est là, présente ou défunte, aimée ou inconnue et rêvée, peut-être seulement imaginée, mais à jamais nichée au fond de notre cœur, archétype de la douceur. Les douceurs, par contre, n’enthousiasment pas tous les palais ! On n’aime pas forcément les sucreries : on peut leur préférer le saucisson, les rillettes ou le pâté. Mais je défie quiconque de ne pas se délecter des baisers de dame ou des beignets aux pommes que faisaient mes grands-mères ! Alors aujourd’hui qu’elles ne sont plus que souvenirs, je savoure avec délice les cannelés à Bordeaux, les calissons à Aix, les coussins lyonnais et les chichis sur toutes les plages... La spécialité melunaise n’est pas vraiment une douceur, mais on se lève tous pour le brie !

Dictée

Il était une fois une fée qu’on appelait Couleur. Selon les journées ou les nuitées, sa robe changeait et se chargeait de reflets chamarrés et chatoyants. À l’aube, elle apparaissait, diaphane et lumineuse dans son écrin de tous les jaunes : ses cheveux jaune d’or rayonnaient sur sa robe jaune soleil ; puis l’aurore la parait de tous les roses : ses mains couleur d’églantine effleuraient délicatement les joues tendres des mamans encore endormies et elle déposait un doux baiser de ses lèvres rose dragée sur les fronts assoupis des enfants pour les réveiller doucettement. Le matin la voyait resplendir, auréolée de tous les bleus : elle ornait ses boucles turquoise de rubans azur si elle était gaie, et ses jupons se teintaient d’indigo quand elle était en colère. Oui, oui, les fées peuvent se mettre en colère, lorsque les chérubins font leurs quatre cents (sans trait d’union) coups ! Un jour, je l’ai même vue en crinoline bleue, presque vert émeraude, tant ils l’avaient fâchée et irritée ! Le soir, elle se métamorphosait de nouveau : ses cotillons grenat ou lie de vin (sans traits d’union) annonçaient qu’elle serait de bonne humeur le lendemain, mais si elle s’apprêtait de grisâtre, de gris ardoise, alors mieux valait rester à l’abri, car elle avait convoqué la tempête… En hiver elle était très belle, bien qu’on la crût malade, car son teint blême se confondait avec sa houppelande cristalline.

« Où est-elle donc aujourd’hui ?

- Ne m’en parlez pas : elle s’est enfermée dans les livres qu’on n’a plus envie de lire ! »